Dans son rapport annuel rendu public fin décembre 2015, le Conseil d’orientation des retraites s’est penché sur la situation matérielle des retraités en France.
Un montant brut moyen de 1 578 euros par mois : telle est la pension totale touchée par un retraité résidant en France à la fin 2013. Il inclut la retraite de base, la retraite complémentaire et la pension de réversion pour les veufs ou veuves. Selon les estimations du Conseil d’orientation des retraites (COR), la pension moyenne des hommes atteignait 1 884 euros brut et celle des femmes 1 314 euros brut. Autrement dit, en moyenne les femmes touchent une pension de 30% inférieure à celle des hommes.
Le rapport moyen entre la première pension nette et le salaire net de fin de carrière s’établit à 75%. « Tous ces chiffres ne sont évidemment pas contestables, mais il convient de rappeler que ce ne sont que des cas types ou des moyennes. Il y a un éloignement par rapport au réel puisque le propre d’une moyenne c’est de diluer des réalités qui peuvent parfois être difficiles », indique Philippe Pihet, secrétaire confédéral FO chargé des retraites.
Les contre-réformes des retraites en cause
Selon le COR, le niveau de vie des retraités comparé à celui du reste de la population devrait diminuer après le milieu des années 2020, alors qu’il est légèrement supérieur depuis une vingtaine d’années. Le rapport entre la pension nette moyenne des retraités et le salaire moyen net, estimé à 66% en 2015, se situerait entre 45 et 58% en 2060, selon les différents scénarios du COR. En cause, l’indexation des pensions sur l’évolution des prix et non plus sur les salaires, « mais aussi le nombre de trimestres de cotisation qui augmente, en bref les nouvelles règles imposées par les contre-réformes des retraites depuis 1993 », souligne Philippe Pihet.
L’état des lieux du COR sur la situation des retraités en France relève que les dépenses de santé à la charge des ménages (cotisations aux complémentaires et reste à payer après remboursement) représentent une part plus importante des revenus chez les retraités : de 3,3% chez les non-retraités, elle passe à 4,5% chez les 56-65 ans et à 6,6% chez les plus de 75 ans.
Par ailleurs, si la majorité des retraités a une tendance à l’épargne, un quart d’entre eux «désépargnerait». « Ce pourrait être le cas notamment de ceux qui ont les niveaux de vie les plus faibles, sur lesquels pèsent particulièrement les dépenses de santé restant à leur charge », indique le COR. Sont principalement concernées des personnes en perte d’autonomie, amenées à se priver de leur patrimoine en raison du coût des soins et de l’hébergement en établissement.
Un patrimoine qui est très inégalement réparti entre les retraités. « En 2010, environ 1% des ménages retraités détiennent plus de 2 millions d’euros de patrimoine, alors que la moitié d’entre eux en détient moins de 174 000 euros », note le COR.
Françoise Lambert
Repères : Les retraités en nombres La France compte 15,1 millions de retraités, ce qui représente près de 23 % de la population. Parmi eux, 14,5 millions perçoivent une pension de retraite de droit direct, 54 % sont des femmes et la moitié ont moins de 70 ans. S’y ajoutent environ 600 000 personnes qui ne perçoivent pas de pension directe mais qui sont bénéficiaires d’une pension de réversion, en majorité des femmes
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Prenez connaissance du tract national de FO sur les conséquences de la signature par la CFDT, CGC et CFTC.
Le mardi 3 novembre 2015
Dans un tract, la CFDT[1], qui est signataire de l’accord sur les retraites complémentaires, déclare que les non signataires disent faux quand ils affirment que le projet d’accord sur les retraites est supporté financièrement à 90 % par les salariés.
La CFDT trouvant, elle, 1,8 milliard d’euros à la charge des employeurs !
Mais elle omet notamment la règle de répartition 60/40 ou ce que paieront les cadres.
Au total, les employeurs participent au mieux pour 660 millions sur 6,1 milliards pour les salariés.
Sans compter que les baisses de charges de 2015 (élargissement des exonérations Fillon, baisse des cotisations familiales) et surtout les prochaines réductions qui sont en discussion s’élèvent à près de 700 millions d’euros. Quel hasard incroyable ! Quelle divine surprise !
En fait ce n’est pas à 90 % que les salariés participent, mais à 100% !
[1] La CFDT ne sévit pas que dans les Chambres de Commerce ! C’est le Lucky Luke du stylo. Elle signe tous ce que le gouvernement ou le patronat propose.