26 novembre 2015
Le président de la CCI de pays d’Arles Francis Guillot, celui de la CCI de Vaucluse François Mariani et celui de la CCI de Nîmes Henry Douais, ce matin à Avignon (Photo : Thierry Allard / Objectif Gard)
« Notre volonté n’est pas de vous mener en bateau » : le trait d’humour du président de la CCI de Vaucluse François Mariani était facile, compte tenu du contexte dans lequel les trois CCI de Nîmes, d’Avignon et du pays d’Arles s’étaient réunies ce matin pour officialiser leur union, à savoir une péniche sur le Rhône.
Car si désormais avec la réforme territoriale Nîmes lorgne désormais plus vers Toulouse que vers la rive gauche du Rhône, sa CCI va désormais pencher très clairement vers le Vaucluse et le pays d’Arles.
« Le Rhône nous unit »
Pour le président gardois Henry Douais, « ce n’est pas un pied de nez à la grande région, mais ça montre que le monde économique ne fonctionne pas avec des frontières. » Les chambres consulaires des deux villes romaines et de la Cité des Papes ont donc décidé de lancer une confédération rhodanienne sur deux régions et trois départements, pure logique pour François Mariani : « ce territoire est un bassin commun, une entité homogène en matière culturelle, de patrimoine et de qualité de vie. » Et si le Rhône a été et est toujours une frontière, administrative du moins, « aujourd’hui j’ai le sentiment qu’il nous unit », renchérit le président de la CCI vauclusienne. « Nous avons une volonté de coopérer de manière étroite avec nos voisins gardois et vauclusiens », poursuit le président de la CCI du pays d’Arles Francis Guillot.
Baptisé le triangle d’or, ce territoire compte bien se faire une place entre Lyon et Marseille avec ses 1,5 million d’habitants, ses 65 000 entreprises, un produit intérieur brut de 10 milliards d’euros et 150 kilomètres de voies navigables, « des atouts non exploités » pour François Mariani.
À chaque CCI son domaine
Et pour les exploiter, les trois CCI ont choisi de s’unir en se répartissant les domaines en fonction de leurs domaines d’expertises : à Arles la réflexion sur les ports de commerce, à Nîmes les questions de tourisme patrimonial et culturel et à Avignon le tourisme fluvial.
S’il est encore un peu tôt pour définir des priorités, sur les ports de commerce, Francis Guillot évoque notamment celui de l’Ardoise « qui bénéficie de grandes réserves foncières » et de « perspectives de développement de 50 000 tonnes à 150 000 tonnes annuelles à moyen terme. » Côté tourisme patrimonial et culturel, Henry Douais voit « des richesses remarquables dispersées en termes de promotion touristique. Nous devons faire du territoire rhodanien un territoire plus visible. » Au rayon tourisme fluvial, François Mariani évoque « une offre touristique qui doit être développée » et qui draine chaque année plus de 300 000 touristes. Pour ce faire, « il faut réorganiser cette offre » avec notamment une « grande destination Vallée du Rhône, avec parmi les destinations identifiées à l’intérieur le Languedoc Rhodanien et la principauté d’Orange. »
« Il ne faut plus être concurrents »
A quelle échéance ? « Un programme d’actions pour 2016 est en cours d’élaboration, explique François Mariani. On va faire un état des lieux au premier semestre 2016 qui va aboutir sur des priorités, et tout au long de l’année on va évaluer. » Quant à la question d’un élargissement de la confédération rhodanienne à d’autres départements voisins, comme la Drôme ou l’Ardèche, « ceux qui veulent nous rejoindre sont les bienvenus, affirme le président vauclusien. Nous sommes toujours ouverts à l’échange et à la complémentarité, il ne faut plus être concurrents. »
En attendant, quel que soit le projet engagé, François Mariani affirme qu’« on ne pourra le concrétiser qu’avec l’engagement des collectivités que nous souhaitons accompagner. » A deux semaines des régionales, le message est passé.
Thierry ALLARD
thierry.allard@objectifgard.com
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